Pour commencer, une bande annonce formidable.
Ah, Tennessee Williams, voilà un auteur comme on n'en a pas en France : hilarant, festif, sombre, glauque, alcoolique, terriblement poétique, et toujours à travailler sur les bords de la folie. Un auteur du Mississipi, les USA tels qu'on les déteste, le Sud, la violence. La Nuit de l'iguane, c'est tout ça.
Et puis John Huston, un réalisateur comme on risque pas d'en avoir en France. Un américain vrai de vrai, qui fait des films noirs, de guerre, des westerns racistes... Oui sauf que non. Sauf que c'est un génie, un peu embarqué par Hollywood parfois, pour le meilleur (Le faucon maltais) ou le "pire" (Le vent de la plaine, dont néanmoins tous les plans sont sublimes). Un type d'une vigueur et d'une efficacité de mise en scène inouïe. Et quand le scénario vient d'un des meilleurs dramaturges du pays, ça donne un autre film sans âge, d'une très grande puissance, tout à fait bouleversant. Un chef d'oeuvre majeur dont je ne saurais pas très bien parler.
Un mot sur les acteurs : Richard Burton, anglais (gallois, pardon ! ouh la gaffe...), splendide, dans un rôle fort comique et fort nerveux. Deborah Kerr, trop peu connue pour son talent, qui apparaît en quelques années dans un paquet de chefs d'oeuvres avec des rôles toujours plus ambigus (Le narcisse noir, les Innocents...). Ava Gardner, juste magnifique. C'est un travelling latéral sur Ava Gardner, se baignant de nuit, un plan presque tout à fait noir, qui tire plus que les autres ce film hors de son époque et le hisse dans la sphère des merveilles sans pareilles.
Mais pour le moment, un peu de poésie :
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